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Les éditions du Chemin de fer

Les éditions du Chemin de fer


Les éditions du Chemin de fer ont été créées en 2005 par Renaud Buénerd et François Grosso, d’abord pour créer quelque chose tous les deux. Renaud venait des beaux-arts. François de la littérature. Tout naturellement est venue l’idée de faire des livres de littérature illustrés.
Renaud, après des études à l’école des Beaux-Arts de Grenoble, est devenu graphiste, tout en poursuivant son propre travail artistique.
François, après des études de littérature et de science politique, a travaillé quatre ans chez Albin Michel où il faisait des livres sur le foot et les stars de la télé. Il en est parti en se promettant de ne refaire de l’édition que s’il pouvait faire les livres qui lui plaisaient et est devenu professeur de français langues étrangères.

En créant les éditions du Chemin de fer, l’idée était double. Tout d’abord renouer avec la tradition du livre de fiction illustré : pourquoi la tradition des romans populaires illustrés du XIXe siècle s’est-elle perdue, à compter des années 1850-1860 pour se cantonner à la bibliophilie et/ou en abandonnant la fiction pour la poésie ? Et ensuite, promouvoir le genre soi-disant mal aimé qu’est la nouvelle et qui offre l’avantage, tout en étant fiction, d’offrir suffisamment d’ellipses, de blancs pour que l’artiste puisse s’immiscer sans illustrer.

Le résultat : « Plus d’une centaines de livres, quinze ans après, la plupart toujours sur le concept initial : une seule longue nouvelle "vue par" un artiste à qui on donne carte blanche, non pas pour illustrer, mais pour prolonger dans le livre son propre travail, en interrogeant le texte, en racontant une histoire parallèle en images, avec la volonté qu’images et texte ne soient pas en redondance. Avec la volonté de donner à lire un livre de belle facture à un prix abordable. »

Le Chemin de fer est une association ; le choix de la facilité au départ, sans trop savoir si la maison d’édition existerait un an, ou dix, ou vingt… Finalement, ce choix s’est avéré judicieux car il permet aussi d’avoir des adhérents qui peuvent soutenir la maison.
Renaud et François portent seuls les éditions avec un seul salarié à plein temps depuis cette année (François). Ils décident à deux des titres qu’ils publient en se répartissant les manuscrits au hasard. « Si l’un d’eux accroche, on le fait lire à l’autre. Rare que l’on ne soit pas d’accord, même si c’est arrivé sur deux ou trois titres. Quand on hésite vraiment, quand on tourne longtemps autour d’un texte, il peut arriver qu’on le fasse lire à un auteur de la maison pour avoir son avis. Quand on ne sait pas par quel bout prendre le texte pour trouver qui va le mettre en image, on demande à un artiste si il a une idée. Car, en quinze ans, le Chemin de fer c’est aussi devenu un peu une famille, des auteurs et des artistes avec qui des liens forts se sont créés. »
Renaud se charge des maquettes. Le travail avec les artistes est important, certains savent d’emblée où ils veulent voir leurs images mais beaucoup s’en remettent à lui pour proposer, trouver des solutions, faire des choix.
La relecture des textes, le travail de réécriture de corrections avec les auteurs, se font à deux.
Puis François se charge de la lecture-correction, des relectures avant BAT… et aussi de l’administratif et de la comptabilité !
Le Chemin de fer n’a pas d’attaché de presse, ils font ça eux-mêmes… « plus mal que bien car on déteste cela tous les deux ». Ils ont d’ailleurs considérablement réduit les services de presse, « conscients qu’il ne suffit pas d’envoyer un livre à un journaliste mais qu’il faut les relancer, les relancer et ça, c’est au-dessus de nos forces. »

La collection principale de la maison n’a pas de nom, et pendant quatre ans elle a été la seule collection. « Nous n’aimions pas trop l’idée de multiplier les collections. On avait un projet, une idée, on ne voulait pas en dévier car on trouvait important que la maison soit clairement identifiée. Une nouvelle collection est apparue, en 2009, Voiture 547, dédiée à des premiers textes ou à des textes plus expérimentaux, difficiles. Dans la forme, les livres sont rigoureusement identiques aux autres (même format, rabat enveloppant), la seule différence est qu’ils sont imprimés en bichromie, ce qui coûte un peu moins cher et on peut donc les vendre 12 ou 13 euros plutôt que 14 ou 15 pour leur donner un peu plus de chance. »

Les éditeurs réalisent avec le recul la grande unité qu’il y a dans leurs choix, avec beaucoup de premiers textes qui font la part belle à l’imagination, à la fantaisie (au sens anglais de fantasy), qui flirtent avec le fantastique, pour dénoncer notre société. « De même qu’on n’a pas fait le choix conscient de publier des auteurs patrimoniaux qui ont été "scandaleux", surtout des femmes qui parlaient ouvertement de sexualité quand ce n’était pas permis (Violette Leduc écrit en même temps que Genet, elle on la censure, lui pas) et qui peuvent encore aujourd’hui paraître bien subversives (Sarrazin, Beck) par la liberté qu’elles ont affichée avec la morale dans leur œuvre. Ce n’est qu’après coup qu’il a fallu se résoudre à reconnaître qu’il y avait dans tout ça une certaine cohérence. »

En 2012, la collection Cheval Vapeur, en sommeil aujourd’hui, se proposait de donner carte blanche à des graphistes pour éprouver l’espace du livre.
En 2013, la collection Micheline est apparue comme la possibilité de publier ce que Renaud et François s’interdisaient jusque-là pour ne pas dévier de leur ligne (une nouvelle/un artiste), et elle est aujourd’hui devenue le 2e pilier de la maison édition où l’on peut trouver de la poésie, du théâtre, des essais, du roman, d’auteurs du 20e siècle (inédits, épuisés ou raretés de Jean Genet à Claude Simon en passant par Katherine Mansfield, Violette Leduc, Benjamin Péret…) Elle est imprimée sur un papier bleu « Sirio celeste » (« il y a ceux qui aiment ou ceux qui détestent, pour ces derniers, il faut attendre la réimpression qui, elle, se fait sur un papier blanc »). L’image reste présente mais ce sont plus souvent des photographies ou des documents d’archives. Et ce sont souvent des éditions plus scientifiques avec appareil de notes, postface…
Enfin, devait naître en avril dernier la collection Les pas perdus, pour publier du roman contemporain, mais Covid oblige, le premier titre ne sortira qu’en octobre.
Enfin, malgré toutes ces collections, il y a aussi des hors collection… comme l’édition cartonnée illustrée par Benjamin Monti du roman de Cyrano Bergerac, L’autre monde ou les états et empires de la Lune.

Les premiers tirages de chaque ouvrage varient entre 1 000 et 2 000 exemplaires. Les plus grands succès (relatifs, jamais plus de 3 000 exemplaires !) ont été Dieu rend visite à Newton, de Stig Dagerman & MélanieDelattre-Vogt ; Le cheval, de Claude Simon ; En noir et blanc, de Henry Bauchau & Lionel D. ; L’invention du désir, de Carole Zalberg & Frédéric Poincelet ; Ce qui est resté d’un Rembrandt..., de Jean Genet ; La fille poilue, de Nancy Huston & Guy Oberson ; et Gordana, de Marie-Hélène Lafon &Nihâl Martli.

Quand on leur demande leur plus grande surprise, c’est L’invention du désir, de Carole Zalberg & Frédéric Poincelet. « Livre polémique s’il en est, l’auteur et l’artiste ne se sont pas entendus. Des lecteurs qui ont adoré le texte ont détesté les images, ceux qui ont aimé les images, n’ont pas aimé le texte. En tant qu’éditeurs, lors des rencontres, on a dû constamment se justifier du choix de cet accord face à des personnes parfois vraiment agressives. Et pourtant, ce livre est un de nos best-seller (notre grand best-seller si l’on prend en compte le fait qu’il a été acheté par France Loisirs qui en a vendu près de 8 000). »

Ce qui les surprend négativement, c’est l’emprise morale de notre temps. Des professeurs qui refusent de faire lire Béatrix Beck à leurs élèves car trop amorale. Une subvention demandée à leur région, Bourgogne Franche-Comté pour Képas de Denis Belloc, refusée ouvertement au prétexte qu’une institution ne peut pas soutenir un livre aussi cru et violent (la drogue et la prostitution peuvent-ils ne pas l’être ?). Un constat qui les amène à se demander si on pourrait même écrire ces livres aujourd’hui ?

Ce qui les surprend positivement, c’est quand des premiers textes exigeants trouvent leur public autant, voire mieux, que des textes d’auteurs par ailleurs déjà connus. « Là, on se dit qu’on a réussi le travail de passeur qui est celui de l’éditeur… »

Le Chemin de fer a fait le choix, par défaut au départ, de se diffuser et se distribuer soi-mêmes. Aujourd’hui, même si c’est lourd à gérer, c’est devenu un choix militant (et stratégique) qui les empêchera sans doute de devenir un gros éditeur, mais qui leur permet d’être moins dépendants des mises en place, stockages, retours, calendriers factices... « C’est cette dimension humaine, que nous avons voulue et assumons, qui nous permettra d’affronter la crise actuelle. Autodiffusé et autodistribué, cela veut dire être présent essentiellement dans les libraires indépendantes qui font vraiment leur boulot de libraires, travailler beaucoup en dépôt (donc avoir une trésorerie réelle, on ne facture que les livres vendus). Et surtout échapper à ce modèle actuel qui risque de tuer le livre, et qui est : on fait des livres, on les vend aux libraires, le libraire les retourne trois mois après, donc il faut à nouveau produire autant de livres pour compenser en trésorerie les retours : on se retrouve avec une surproduction dont tout le monde est conscient mais à laquelle il est impossible d’échapper. »

Le Chemin de fer vend 80% de ses livres en librairies, le reste soit via leur site soit sur des salons (une quinzaine par an) qui leur permettent également d’aller à la rencontre des libraires.

Dans leur catalogue, nous vous conseillons entre autres :

 Finir l’autre, de Justine Arnal & Anya Belyat-Giunta
La mère – armée d’un rouleau à pâtisserie et d’autres instruments tout aussi improbables – s’attelle à construire un corps en bonne et due forme… sans y parvenir vraiment puisqu’en grandissant, l’enfant nous expose les nombreux dysfonctionnements qui l’empêchent d’être tout à fait comme les autres. Fantasque, truculent et grinçant, Finir l’autre raconte l’histoire d’un corps qui peine à répondre aux attentes de l’autre et qui refuse pourtant obstinément de rentrer dans le rang.

 Une lilliputienne, de Béatrix Beck & Annabelle Guetatra
Lia Déminadour mesure quatre-vingt-dix-huit centimètres. Après avoir été élevée et chérie par sa sœur, elle se trouve soudainement jetée dans la vie adulte malgré sa taille d’enfant. Sa naïveté et sa candeur ont tôt fait l’épreuve des amitiés et des amours jamais dénués d’arrière-pensées. Mais Lia la naine harmonieuse, à l’instar de la plume d’orfèvre de Béatrix Beck, surmonte chausse-trapes et écueils comme par enchantement. Annabelle Guetatra recompose joyeusement la vie trépidante de Lia, brode sur un détail, s’arrête sur une image…

 Je suis pas la bête à manger, de Nathalie Constans & Anya Belyat-Giunta
À la mort de ses grands-parents, No, enfant sauvage, quitte son terrier, accompagnée d’Ozer, ange gardien cultivé mais invisible, culminant à 32,5 cm de hauteur. Un conte déjanté, nourri de culture rock et de mythologie nordique, qui dénonce la faillite d’une économie mondialisée et le joug de la consommation devenue culture de masse.
Le dessin précis, précieux, imprudent, d’Anya Belyat-Giunta s’empare avec une exquise indélicatesse des visions qui nourrissent le texte.

 Dieu rend visite à Newton, de Stig Dagerman & Mélanie Delattre-Vogt
Un incroyable conte philosophique, mêlant fantastique et burlesque, où Stig Dagerman livre une réflexion magistrale sur le pouvoir, la loi divine, le statut de la science et le sens de la vie.
Les dessins ciselés de Mélanie Delattre-Vogt révèlent, sous la délicatesse du trait, une vision puissante d’une singulière étrangeté.

 La main dans le sac, de Violette Leduc
Ce livre donne à lire pour la première fois le début du premier cahier de Ravages, censuré par Gallimard et resté jusqu’alors inédit. L’épisode raconté ici, une expérience initiatique d’émoi érotique, joue un rôle-clef dans l’itinéraire amoureux de l’écrivain.

 Génération perdue, de Klaus Mann & Pascale Hémery
Klaus Mann en 1929 fait le portrait d’une génération perdue pour laquelle l’insouciance des années folles se heurte aux prises de conscience politiques. À coups de traits expressifs et virtuoses, Pascale Hémery bouscule allègrement la tradition de la gravure.

 Le coup de tête de Dionys Mascolo & Gilgian Gelzer
Alors que, ce 3 septembre 1939, les journaux annoncent que la guerre est déclarée, Baptiste, tout juste majeur, se trouve embarqué dans une remise en cause de ce qu’a été sa vie jusqu’alors, aveugle à la réalité du monde dans lequel il devient adulte… Dionys Mascolo est l’une des consciences les plus importantes de l’après-guerre en France.

 Bibiche, d’Albertine Sarrazin & Annabelle Guetatra
Adolescente issue d’un milieu aisé, Bibiche est incarcérée pour complicité de vol. Avec elle, c’est la jeunesse et l’insouciance, un souffle de liberté qui entrent dans la prison, qui fascinent et déroutent gardiennes et détenues. Albertine Sarrazin a connu un succès triomphal avec La cavale, L’astragale et La traversière. Annabelle Guetatra invente une chorégraphie qui scande d’un pas décomplexé le rythme des phrases d’Albertine Sarrazin.

 Nouvelles de prison, d’Albertine Sarrazin
Compagnes d’un jour, amies de cœur ou de malheur, garde-chiourme détestables ou gardiennes justes, Albertine Sarrazin campe la comédie humaine à l’œuvre dans ce huis clos qui, par la grâce de son style inimitable, devient expérience littéraire.

 Le théâtre des oiseaux, de Christophe Ségas & Pierrick Naud
À travers la vie d’une troupe de théâtre saugrenue, Christophe Ségas nous livre une fable désopilante et cruelle. Il pointe les travers d’une société où le désir de pouvoir et l’argent sont seuls maîtres, jusqu’à la folie. Pierrick Naud dresse le portrait de cette troupe insolite et les personnages qu’il trace de son trait délié sont empreints de poésie et pétris d’une inhumanité malicieuse.

 La dernière fois où j’ai eu un corps, de Christophe Fourvel & Natalie Lamotte
L’histoire tristement banale d’une jeune Albanaise, trahie, vendue, prostituée. Un texte violent et sans concession, où la littérature crée ce miracle de pouvoir dénoncer l’horreur du monde en cherchant beauté et bienveillance au fin fond d’une humanité barbare. De grâce aussi, il est question dans les formes de Natalie Lamotte qui rythme le livre de ses encres rouges hésitant entre la chair et la fleur.

 Jeanne, de Patrick Da Silva & Noémie Privat
Au Moyen Âge, un royaume assiégé de toutes parts est sauvé de la déroute par l’intervention d’un mystérieux chevalier. Patrick Da Silva nous offre un texte nourri des mythes historiques pour livrer une réflexion captivante sur le pouvoir, le désir et la féminité. Noémie Privat glisse avec légèreté ses dessins dans le déferlement du texte, griffe les pages d’enluminures, emplit les marges de frises beaucoup moins innocentes qu’il n’y paraît.

 Tryggve Kottar, de Benjamin Haegel & Marie Boralevi
Dans ce premier roman, porté par une langue d’une profonde originalité, Benjamin Haegel s’attaque à une histoire hallucinante qui nous emporte, sans que l’on s’en méfie, à la découverte de la part animale qui affleure sous le vernis de notre apparente humanité.
Les chimères androgynes de Marie Boralevi se jouent, avec une extrême acuité et autant de délicatesse, de la violence qui les sous-tend.

 Képas, de Denis Belloc
Avec ce récit cru et direct, c’est l’enfer de la drogue, la capacité rare à mutiler sa vie en dépit d’un talent inouï que Denis Belloc expose. On ne sort pas indemne de cette chronique d’une autodestruction mais infiniment touché par une compréhension nouvelle et intime de la dépendance et de l’anéantissement de sa propre humanité.

 Néons, de Denis Belloc
Dans ce texte écorché et douloureux, qui n’est rien d’autre qu’une quête éperdue d’amour, Denis Belloc revient sur ses années de jeunesse : l’enfance sans père, sa mère remariée à un homme qui le maltraite, la découverte à onze ans de son homosexualité dans une pissotière, l’errance puis la prostitution sur les boulevards de Pigalle à Barbès….

 Ce qui est resté d’un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes, de Jean Genet
Un épisode fondamental de la vie de Genet : « Un jour, dans un wagon, en regardant le voyageur assis en face de moi j’eus la révélation que tout homme en vaut un autre ». Cette expérience profondément humaniste, mise en regard de sa fascination pour les peintures de Rembrandt, apparaît alors comme un événement aux conséquences essentielles : si tout homme en vaut un autre, la puissance érotique se délite, tout individu devenant le sujet possible de l’art.

 Popoème, Gaston Criel
Un recueil à ne pas mettre entre toutes les mains : âmes sensibles, s’abstenir ! Criel, ancien secrétaire d’André Gide, y exprime son opposition radicale à toutes les formes de la vie en société : famille, religion, travail, propriété. Un océan de dérision, de misère et de boue y côtoie des trésors d’émotion, de tendresse.

 Fils de chien, de Vladimir Slepian
Le personnage principal, parce qu’il a tout le temps faim, veut devenir un chien. Vladimir Slepian est mort de faim, à Paris, dans une rue de Saint-Germain-des-Prés, en 1998, vingt-quatre ans après la parution de Fils de Chien, le seul texte de fiction qu’il ait jamais publié.

 L’autre monde ou Les états et empires de la Lune, Cyrano de Bergerac & Benjamin Monti
Les voyages interplanétaires, la montgolfière et le parachute, le magnétophone, la théorie de l’évolution : Cyrano de Bergerac, en visionnaire, a déjà tout anticipé. Et s’il ne s’embarrasse pas des considérations techniques ou pratiques, c’est qu’en poète il affirme le pouvoir absolu de l’imagination. Iconophage, collecteur d’images de tous genres, recycleur d’un corpus iconographique qu’il hybride, Benjamin Monti est né à Liège en mille neuf cent quatre-vingt-trois et vit dans la Lune.

Fin octobre 2020 paraîtront :

 Rendez-vous au paradis, de Mercedes Deambrosis (le premier livre de la collection Les pas perdus), roman autobiographique que cette phrase, prononcée par la mère de Mercedes Deambrosis, résume assez bien : « Tu es la plus grande erreur de ma vie. J’ai mis au monde ma pire ennemie ! » mais qui nous plonge aussi dans l’Espagne de la guerre civile et du franquisme triomphant. Nous aurons le plaisir d’accueillir l’autrice à la librairie le 1er octobre.

 Vertige de l’eau, de Zinaïda Polimenova & Armelle de Sainte Marie. Il s’agit du deuxième livre en français de Zinaïda Polimenova (qui est bulgare). Le Chemin de fer a déjà publié le premier, Eremia, en 2017.

  Intrépide amour, une longue nouvelle inédite en français (traduite par Marie-Odile Probst) de Katherine Mansfield, vu par Katerina Christidi.

Pour finir, nous avons demandé au Chemin de fer leur vision du monde de l’édition actuel et de la librairie.
« Tout cela est très compliqué. On parle toujours de la chaîne du livre, et c’est vrai que notre destin est intimement lié à celui de la librairie indépendante. Sans des libraires militants pour défendre des livres différents, nous n’existerions pas. Mais au bout de toutes ces années passées à faire nous-mêmes le difficile travail de représentants pour nos livres, dans l’expression chaîne du livre on a tendance à retenir surtout que nous sommes enchaînés les uns aux autres. Et dans la période étrange et inédite que nous traversons, on se rend compte plus encore que si l’un tombe, les autres tomberont avec.
Il y a toujours plein de doutes, on se réjouit de vendre un premier texte à 500 ou 600 exemplaires, on voit ça comme un succès, et puis on se dit, 500, 600 exemplaires c’est dérisoire aussi. Est-ce que ça vaut le coup ? Mais ce qui nous donne l’envie de poursuivre, c’est cette conviction que la littérature, le dessin, la peinture sont plus que jamais nécessaires pour nous aider à comprendre et à vivre le monde que l’on s’est construit et que si à notre toute petite mesure on peut être là pour publier des livres que les plus gros ne prendront pas le risque de publier, c’est une bien jolie raison d’être. »

L’équipe de Quilombo vous présente des maisons d’édition indépendantes. Une table présentant les principaux livres leur est dédiée à la librairie et vous pouvez bien sur nous commander tous les titres par correspondance.