" C’est nouveau, ça vient de sortir, c’est la mode... " Pourquoi ces discours font-ils vendre ? Comment expliquer qu’un produit mis récemment sur le marché paraisse plus désirable et plus fiable que les autres, aussitôt déclassés et considérés comme vieux, dépassés, obsolètes ?
Au gré de la diffusion du capitalisme depuis le XVIe siècle, la nouveauté est devenue un étalon de valeur. Dans la publicité et la communication des entreprises, elle est appliquée à tout et n’importe quoi, n’importe comment : des voitures restent nouvelles un an, des styles vestimentaires le redeviennent tous les vingt ans, des objets jetables le sont pendant quelques minutes, voire quelques secondes... Pourtant, en dépit de leur obsession pour le sujet, économistes et marketeurs peinent à définir la nouveauté et à justifier l’aura qu’ils lui prêtent. Ils sont incapables de mesurer le nombre de " nouveaux produits " commercialisés chaque année et constatent que la grande majorité de ces " lancements " échouent, cette offre ne répondant à aucune demande. Les acteurs du marché n’en continuent pas moins à encourager et à encenser l’" innovation ".
Cet ouvrage raconte comment, par leurs discours et leurs pratiques, marketeurs, publicitaires, économistes, mais aussi négociants, managers, politiques, designers ou scientifiques ont construit la nouveauté et sa valeur, sous des formes variées, absurdes, agressives. Du commerce colonial vantant les produits " exotiques " aux promesses de " progrès " et de " modernité " mécanique, électrique ou numérique, en passant par la " mode ", le " style " ou les produits jetables, il s’agit toujours de prêter aux consommateurs, et surtout aux consommatrices, un désir incontrôlable de nouveautés, afin de légitimer un modèle économique dévastateur : acheter, jeter, racheter.
Parmi les grands courants de pensée de l’histoire contemporaine, le marxisme occupe une place à part. Né après la mort de Karl Marx dans le contexte de développement des partis ouvriers, il est devenu l’une des idéologies les plus influentes du XXe siècle, revendiquée par des régimes politiques et de nombreux intellectuels de sensibilités diverses.
Tour à tour, Jean-Numa Ducange expose les principes fondamentaux du marxisme, puis il présente ses multiples déclinaisons au XXe siècle, depuis sa version stalinienne la plus rigide jusqu’aux nombreux courants critiques qu’il nourrit intellectuellement pendant des décennies. Enfin, il rend compte de l’éclatement en « mille marxismes » après la chute du mur de Berlin, soit la période de son incontestable déclin, contrebalancé toutefois par quelques renouveaux récents dans le contexte de la crise du capitalisme.
À paraître le 12 septembre 2025
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En des temps déjà anciens, des êtres sont montés à l’assaut du ciel d’Espagne avec la force de résister au fascisme tout en jetant les bases d’un monde sans domination ni exploitation. Le souvenir de cette révolution espagnole de 1936, belle comme la radieuse déraison libertaire qui la porta, resurgit après la mort de Franco en 1975. Puis au cours des années 1980, il s’enlisa dans les sables de l’oubli d’une Espagne où la « transition démocratique » vers le tout-marché se fonda sur un accord entre une « droite » et une « gauche » pressées d’enterrer le vieux projet d’émancipation sociale et humaine dont le mouvement ouvrier espagnol, sous influence anarcho-syndicaliste, avait été l’indéniable artisan.
Folies d’Espagne s’intéresse aux ombres et lumières de l’activité anarchiste durant la guerre civile et dresse un panorama critique des succès et des échecs de cette révolution où, pour la seule fois dans l’histoire, du moins aussi massivement, un peuple en armes résista au fascisme tout en aspirant au communisme libertaire.
Composé à partir de recensions d’ouvrages parus le plus souvent en espagnol et inédits en français, ce recueil repose sur un suivi méthodique, et parfois polémique, des débats historiographiques qui agitèrent le postfranquisme.
À paraître le vendredi 5 Septembre 2025
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Le marxisme dominant s’est bâti sur un oubli : celui de la rencontre de Marx avec les narodniki, ces populistes russes défenseurs de la commune rurale et de la paysannerie. Ce livre nous raconte cet épisode peu exploré et pourtant si riche d’enseignements, hier comme aujourd’hui.
Au contact des narodniki, Marx abandonne l’eurocentrisme et l’idéologie du progrès qui imprégnaient sa philosophie. Il voit alors dans les traditions communales agraires le terreau d’un socialisme propre à la Russie. Ce tournant dans sa pensée ouvre à de nouvelles perspectives qui méritent d’être méditées. D’une part, le développement technique et économique ne doit plus être considéré comme la voie royale vers l’émancipation du genre humain. D’autre part, l’invention d’un monde nouveau impliquera de régénérer certains éléments révolutionnaires issus du passé.
C’est bel et bien un autre Marx que ce livre révèle, dont la pensée pourrait inspirer un socialisme du xxie siècle réactualisant le mot d’ordre : « Terre et liberté ! »