À paraître le 4 avril 2025
Avant-propos de Serge Pey
Discographie commentée de Jacques Vassal
CD inédit & photos
À la recherche de Colette Magny
Colette Magny (1926-1997) a une place unique dans l’histoire de la chanson française. Venue à plus de 30 ans à la scène, elle se fit connaître par son premier titre, « Melocoton » (1963), et sa voix profondément bluesy, dont elle usera pour interpréter de nombreux standards de musique noire (Bessie Smith, Billie Holiday, Elaine Brown…). Refusant d’être cantonnée à un rôle de blueswoman blanche, elle prit rapidement la tangente à la fois par son répertoire et ses relations tranchées avec le showbiz. Elle explora la chanson revendicatrice soutenant les mouvements sociaux et politiques des années 1960-1980 (Mai-68, la guerre du Viêtnam, les Black Panthers, les grèves ouvrières, les violences policières, les droits des immigrés en France…), fréquenta les textes des poètes (Labé, Hugo, Verlaine, Rilke, Machado…), joua avec la crème du free jazz français (Henri Texier, François Tusques…) mais aussi avec le guitariste Mickey Baker, maître de la Fender, ou avec Maurice Vander, le pianiste de Nougaro.
Quasiment invisible dans les médias, cette défenseuse des opprimés a privilégié l’expression de libre-penseuse dans ses disques (Ernest Pignon dessina plusieurs de ses pochettes) comme dans ses prestations scéniques, sauvages et habitées. La nouvelle génération (Camélia Jordana, Orelsan, Rocé, Bertrand Belin…) l’a adoptée comme l’une des leurs.
Ce livre est à la fois l’histoire de Colette, à travers ses chansons et des souvenirs familiaux, et de la reconquête de son oeuvre pour en faire connaître l’importance, jusqu’à l’édition en 2018 d’une Anthologie en 10 CD. Outre de nombreux documents rares, le livre s’accompagne d’un enregistrement inédit sur disque d’un concert au Café de la danse à Paris en 1988.
Extraits
« Quand j’étais petite, certains dimanches, ma tante Colette, sœur cadette de mon père, déboulait chez nous à Versailles. Elle n’avait pas encore décidé de devenir chanteuse professionnelle mais nous donnait déjà de succulents récitals. »
« Elle ne nous a rien laissé d’elle, pas un mot, pas de droits d’auteur, même pas symboliquement ceux de “Melocoton”, pas un centime, pas un objet, juste sa guitare à mon frère Christophe qui en jouait et l’avait accompagnée quelque temps. »
" C’est nouveau, ça vient de sortir, c’est la mode... " Pourquoi ces discours font-ils vendre ? Comment expliquer qu’un produit mis récemment sur le marché paraisse plus désirable et plus fiable que les autres, aussitôt déclassés et considérés comme vieux, dépassés, obsolètes ?
Au gré de la diffusion du capitalisme depuis le XVIe siècle, la nouveauté est devenue un étalon de valeur. Dans la publicité et la communication des entreprises, elle est appliquée à tout et n’importe quoi, n’importe comment : des voitures restent nouvelles un an, des styles vestimentaires le redeviennent tous les vingt ans, des objets jetables le sont pendant quelques minutes, voire quelques secondes... Pourtant, en dépit de leur obsession pour le sujet, économistes et marketeurs peinent à définir la nouveauté et à justifier l’aura qu’ils lui prêtent. Ils sont incapables de mesurer le nombre de " nouveaux produits " commercialisés chaque année et constatent que la grande majorité de ces " lancements " échouent, cette offre ne répondant à aucune demande. Les acteurs du marché n’en continuent pas moins à encourager et à encenser l’" innovation ".
Cet ouvrage raconte comment, par leurs discours et leurs pratiques, marketeurs, publicitaires, économistes, mais aussi négociants, managers, politiques, designers ou scientifiques ont construit la nouveauté et sa valeur, sous des formes variées, absurdes, agressives. Du commerce colonial vantant les produits " exotiques " aux promesses de " progrès " et de " modernité " mécanique, électrique ou numérique, en passant par la " mode ", le " style " ou les produits jetables, il s’agit toujours de prêter aux consommateurs, et surtout aux consommatrices, un désir incontrôlable de nouveautés, afin de légitimer un modèle économique dévastateur : acheter, jeter, racheter.
Parmi les grands courants de pensée de l’histoire contemporaine, le marxisme occupe une place à part. Né après la mort de Karl Marx dans le contexte de développement des partis ouvriers, il est devenu l’une des idéologies les plus influentes du XXe siècle, revendiquée par des régimes politiques et de nombreux intellectuels de sensibilités diverses.
Tour à tour, Jean-Numa Ducange expose les principes fondamentaux du marxisme, puis il présente ses multiples déclinaisons au XXe siècle, depuis sa version stalinienne la plus rigide jusqu’aux nombreux courants critiques qu’il nourrit intellectuellement pendant des décennies. Enfin, il rend compte de l’éclatement en « mille marxismes » après la chute du mur de Berlin, soit la période de son incontestable déclin, contrebalancé toutefois par quelques renouveaux récents dans le contexte de la crise du capitalisme.
À paraître le 12 septembre 2025
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En des temps déjà anciens, des êtres sont montés à l’assaut du ciel d’Espagne avec la force de résister au fascisme tout en jetant les bases d’un monde sans domination ni exploitation. Le souvenir de cette révolution espagnole de 1936, belle comme la radieuse déraison libertaire qui la porta, resurgit après la mort de Franco en 1975. Puis au cours des années 1980, il s’enlisa dans les sables de l’oubli d’une Espagne où la « transition démocratique » vers le tout-marché se fonda sur un accord entre une « droite » et une « gauche » pressées d’enterrer le vieux projet d’émancipation sociale et humaine dont le mouvement ouvrier espagnol, sous influence anarcho-syndicaliste, avait été l’indéniable artisan.
Folies d’Espagne s’intéresse aux ombres et lumières de l’activité anarchiste durant la guerre civile et dresse un panorama critique des succès et des échecs de cette révolution où, pour la seule fois dans l’histoire, du moins aussi massivement, un peuple en armes résista au fascisme tout en aspirant au communisme libertaire.
Composé à partir de recensions d’ouvrages parus le plus souvent en espagnol et inédits en français, ce recueil repose sur un suivi méthodique, et parfois polémique, des débats historiographiques qui agitèrent le postfranquisme.