Les 16 et 17 juillet 1942, quelque 7000 policiers parisiens arrêtent 13152 personnes, enfermées soit au Vélodrome d’Hiver, soit au camp de Drancy. Cette rafle du Vél’ d’Hiv fut la plus importante, la plus emblématique des actions antijuives menées par la police française pendant l’Occupation : le nombre de personnes arrêtées, l’arrestation pour la première fois de femmes et d’enfants et, enfin, le lieu — Paris.
A l’appui des circulaires internes de la police de l’époque, de la presse d’extrême droite et des tracts de la communauté juive, cette analyse méticuleuse des faits révèle l’horreur survenue dans ce vélodrome dans les moindres détails — ni eau, ni nourriture, ni toilettes ; des malades abandonnés par terre ; en haut des tribunes, des masses informes se jetant dans le vide, parfois avec leurs enfants, pour échapper au calvaire...
Opération entièrement conduite par la police française, cette rafle démontre le pouvoir de nuisance d’un corps de fonctionnaires ayant perdu tout repère. Ceux-ci "améliorèrent" la consigne de la Gestapo, en arrêtant plus de 4000 enfants.