Depuis la fin du XVIIIe siècle, la logique d’accumulation du capital a bouleversé les équilibres économiques et politiques mondiaux, les rapports de force et de domination, la technique et le travail, la production des richesses et les manières de les consommer... Ceci appartient à l’histoire du capitalisme ; ce qui intéresse David Harvey, c’est aussi sa géographie : le pouvoir de détruire ou de construire, de façonner les espaces, de s’approprier la terre, de reconfigurer le visage des villes, de modifier en profondeur l’urbanisme et l’architecture, de changer notre rapport au temps et à l’espace. Dans ce livre, David Harvey nous montre à quel point le capitalisme mondialisé est marqué par la nécessité - pour acquérir de nouvelles rentes de monopoles - d’encourager la production de singularités culturelles locales. Ainsi peut-on lire par exemple les principales reconfigurations urbanistiques et architecturales de ces dernières années. Il s’attache aussi, dans un texte majeur, à y définir une « géopolitique du capitalisme », en montrant comment la logique d’accumulation du capital l’oblige à trouver des solutions spatiales aux contradictions qui le minent.