Ces dernières années, plusieurs ouvrages ont été consacrés au néolibéralisme, envisagé tantôt comme un courant de pensée, tantôt comme une idéologie politique, tantôt comme une « rationalité » visant à soumettre l’État, la société et la subjectivité au modèle du marché. Dans ce livre remarquablement pédagogique, David Harvey ne néglige aucun de ces aspects, mais il considère avant tout le néolibéralisme comme un mode d’organisation politico-économique, en profonde rupture avec celui mis en place après guerre dans les pays occidentaux : comment est-on passé d’un capitalisme fondé sur un compromis entre capital et travail à un capitalisme fondé sur la réduction des dépenses publiques, la dérégulation, la privatisation et la financiarisation de tous les secteurs ?
David Harvey est professeur d’anthropologie à l’université de New York. Depuis le début des années 1980, il a profondément renouvelé l’étude du système capitaliste, en montrant les logiques spatiales sous-jacentes à son développement. Quatre de ses livres sont aujourd’hui disponibles en français : Géographie de la domination (Les Prairies ordinaires, 2008), Le Nouvel Impérialisme (Les Prairies ordinaires, 2010), Géographie et capital (Syllepses, 2010), et Paris, capitale de la modernité (Les Prairies ordinaires, 2012).