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Hervé Denès : Douceur de l’aube

Douceur de l’aube

Souvenirs doux-amers d’un Parisien dans la Chine de Mao

Cette incursion dans le monde bureaucratique est pour lui l’occasion de découvrir les travers d’une société sclérosée par la peur qu’inspirent le Parti et sa police : la vie de caserne de l’université, le puritanisme des mœurs, la surveillance et la délation, l’interdiction de voyager librement, l’hypocrisie qui préside aux relations avec les prétendus « amis étrangers », toujours considérés comme des espions potentiels. Le pays est à la veille du moment où, au printemps 1966, l’idéologie atteindra son point d’explosion avec le déclenchement de la « révolution » « culturelle ». Avec le début de cette gigantesque manipulation orchestrée par Mao, la situation des deux amants devient intenable. Ils tentent d’en sortir en se montrant brusquement au grand jour mais la jeune fille disparaît à tout jamais. Le Français est obligé de quitter la Chine sans l’avoir revue. Cinquante ans ont passé. L’auteur est devenu un traducteur de chinois réputé. Mais cette courte période de sa vie est restée une plaie jamais refermée. L’ouvrage s’adresse aux lecteurs qui ne connaissent de la Chine que le « miracle » économique provoqué par l’ouverture sur le marché mondial et l’invasion de la marchandise. Il rappelle les fondements de cette société basée sur l’exploitation forcenée de la paysannerie, transformée en une couche de migrants, « sans-papiers » dans leur propre pays, exercée par une bourgeoisie rouge qui exerce un pouvoir implacable sur toute la population.

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