“Je n’avais pas l’intention d’écrire,
je le fais uniquement pour témoigner.
Peut-être que les mots peuvent éclaircir les choses.”
Le Journal d’une assiégée relate les menus faits et gestes d’un peuple broyé par une Histoire criminelle qui vise à l’anéantir. C’est le témoignage d’une femme qui aura jusqu’au bout partagé le sort d‘une communauté assiégée – des femmes, des enfants, des vieillards et des révolutionnaires qui avaient cru libérer la Ghouta orientale, à un jet d’obus de Damas, en Syrie.
Samira al-Khalil regarde le monde se défaire, dedans comme dehors, et rapporte les histoires des gens qui survivent et meurent dans ce lieu inhabitable. Rassemblées par Yassin al-Haj Saleh, ses notes d’une lucidité fulgurante transmettent au monde qui les lira peut-être la simple chronique d’un désastre dont l’ampleur va bien au-delà des frontières syriennes. Leur feu nous brûle, mais la rage laisse aussi fuser une tendresse qui nous atteint à la manière d’un vertige. Et si leur lecture n’est pas de celles qui consolent, elle nous incite à juger tendrement, non pas le monde, mais la vie, et celle qui s’évertuait à la rendre plus douce et légère.