Croyons à l’aube de la saison froide est le dernier recueil de Forough Farrokhzâd (1935 – 1967). Publié de manière posthume en 1974, ce recueil inachevé commence par un long poème qui lui donne son titre. Il met en scène « une femme seule », hantée par son passé, regardant devant elle cette autre saison de sa vie qui s’annonce. La poète évoque ce réel qui toujours lui échappe, ces relations courtoises et distantes qui ne font que souligner sa solitude. Le « seul et unique ami », reste une figure ambivalente, tantôt source de joie et d’espoir pour celle qui l’appelle, tantôt cet adversaire qui la retient « au fond d’un océan ». Dans ces poèmes, Farrokhzâd lutte pour demeurer « l’intime du soleil », contemplant la lignée sanglante de fleurs à qui elle doit la vie, tiraillée sans cesse par des émotions contradictoires.