« faire participer le lecteur par la remise à zéro du langage
séquence d’images tirées comme des slogans
l’attaque doit être minutieusement préparée
dans une perspective révolutionnaire »
Chaosmogonie est la preuve qu’il n’y a pas deux Balestrini — d’un côté, le poète d’avant-garde ; de l’autre, le militant de l’autonomie, co-fondateur de Potere Operaio (Pouvoir Ouvrier) en 1967.
Tous les poèmes de ce recueil sont « montés », c’est-à-dire que les phrases ou fragments sont repris, déplacés, répétés, et que ce sont justement ces reprises (de Bacon, de Cage, de Godard, entre autres), ces déplacements et ces répétitions qui opèrent et analysent politiquement le monde.
Dans Chaosmogonie, Balestrini ré-invente ce qu’on pourrait appeler une poésie théorique confessionnelle, une poésie où l’intime est entièrement externalisé et prend sa force d’opposition dans l’art toujours libre et violent du montage.