Croix et délice paraît en mai 1958, non sans difficultés et désirs contrastés. Car c’est un livre de poèmes d’amour donc un livre dangereux... En effet, à cause du choix des poèmes et du titre à donner au recueil - qui aurait pu être Amour et déshonneur - l’éditeur et l’auteur ne s’entendent guère : Nico Naldini - "A toi de faire le choix le plus averti, sans te laisser impressionner par la crainte d’accusation pour obscénité parce qu’à l’exception de deux ou trois [poèmes] tous les autres sont absolument innocents." Sandro Penna - "Je n’exclus pas, épreuves en main, de pouvoir sauver quelqu’uns de ces pauvres poèmes "justiciables", et notamment, si jamais, les plus beaux parce que, comme il est juste, ce sont les plus pardonnables." Enfin, ces poèmes ont un seul sujet, comme Amélia Rosselli le dit bien : "aimer, être aimé en retour, ne pas l’être, se retrouver à cause de cette dynamique vaine mais intense - seul comme toujours mais avec une richesse d’impressions et de vérité en plus".