En 2021, les éditions Prairial faisaient reparaitre Le Testament de la fille morte, unique livre publié de son vivant par Colette Thomas (1918-2006). Les recherches occasionnées par cette réédition ont permis de préciser une biographie qui tenait jusque-là de la légende, mais surtout de découvrir une impressionnante masse de textes inédits.
Conformément aux canons du roman d’aventures, ce trésor fait de papiers, de stylos, de cigarettes et de verres de lunettes a été retrouvé dans le grenier poussiéreux d’une maison de campagne, grâce à une clé providentielle. Mais la principale aventure est venue ensuite, les textes mis au jour s’étant révélés aussi variés de formats (dactylographies, cahiers, feuilles volantes ou dos d’enveloppes) que de forme (journal, correspondance, récits, vers…).
C’est la partie de ce fonds remontant aux années 1950 à 1955 qui est publiée pour la première fois dans Cette fois-ci la forêt était vierge, avec une préface de Gaspard Maume. Écrits dans le deuil d’Antonin Artaud et à la suite d’un internement psychiatrique de deux ans, retranscrits au plus près du texte, jusque dans ses biffures et ses repentirs, ces “fragments posthumes” prolongent l’expérience du Testament de la fille morte et se donnent à lire comme une œuvre en mouvement.