Entre 1870 et 1880, une partie de la jeunesse instruite des villes de Russie
se lança à travers les campagnes à la rencontre du peuple, portée par
l’enthousiasme, le désir de dévouement, le dégoût des privilèges. Les
tchaïkovtsy, à Saint-Péterbourg, furent le noyau dur et tendre de ce grand
mouvement qui marqua la Russie pour des générations. Quelques années
plus tard, l’un des membres de ce groupe entreprit d’en écrire la genèse –
les premières amitiés, la constitution progressive d’une communauté liée
par le besoin de vertu et d’action, par la soif de vivre en mettant en partage
ce qui est précieux. De ce récit, laissé inachevé, l’auteur n’est toujours pas
connu aujourd’hui.