"Travailleur social enthousiaste pendant près de dix ans, je n’ai plus très envie d’être le kapo bienveillant de mes frères humains. Je me borne à raconter ce que j’ai cru voir et entendre. Je ne vais pas me fatiguer à essayer de démonter les rouages d’un système qui broie les hommes. De toute façon, seuls les imbéciles et les porcs peuvent encore croire à la pérennité d’un tel monde." Vous le connaissez mieux sous le nom de... Thierry Cochran ! Difficile de traîner dans le Paris des années 80, d’Auvergne en Jimmy’s, de l’Usine au Gibus, sans tomber sur le personnage. Une sorte de loup blanc de l’alternatif, tendance fifties - pardon psychobilly ! - et dents cassées. Infréquentable et bagarreur. Quand on le connaissait bien, il vous parlait des écrivains anarchistes montmartrois ou de François Villon. Voire de Jimmy Rodgers. Et tout cela avait un sens. D’ailleurs, il a fait un groupe. Avec guitares en bois et concerts dans le métro. Que pouvait-il faire d’autre ? Ça s’appelait les Moonshiners. On est plusieurs à l’avoir toujours su : ce gars-là devait écrire. On le fantasmait