Le malaise des enseignants, les difficultés de recrutement ou encore la désillusion des contractuels, thèmes désormais familiers du paysage politico-médiatique, ne sont que les symptômes d’une crise profonde – celle de l’éducation –, qui interroge notre capacité à « prendre soin, préserver et admirer les choses du monde » (Hannah Arendt).
Ce récit singulier et sensible, à rebours des plaidoyers lénifiants pour une école postmoderne ou des complaintes anxiogènes sur les « territoires abandonnés » de la République, invite les lecteurs à suivre les pérégrinations d’un professeur contractuel nommé dans un collège de la banlieue parisienne afin d’apprendre aux enfants des classes laborieuses l’histoire et la géographie – sans oublier l’enseignement moral et civique.
En passant du rire aux larmes et de la compassion à la révolte, Le Remplaçant offre une chronique saisissante de la France contemporaine. Il raconte aussi l’histoire d’une jeunesse perdue, celle d’un fils d’ouvrier à l’orée de ses quarante ans, celle d’un ancien sorbonnard durablement installé dans le précariat, comme tant d’autres aujourd’hui.