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Claude Guillon : Comment peut-on être anarchiste ?

Comment peut-on être anarchiste ?

Comment (et pourquoi) être un intellectuel anarchiste, dans un siècle qui se vante d’avoir écarté le spectre révolutionnaire, quitte à faire de l’« indignation » une valeur à la mode ?

C’est en militant et en écrivain que Claude Guillon tente de répondre à cette double question, dans les articles, tracts et « posts » de blog ici réunis.

Sans jamais céder à la démagogie, il veut contribuer à élaborer, dans la vie quotidienne et dans les luttes auxquelles il participe, une théorie anarchiste à la portée de toutes et de tous, une pensée critique libertaire, une philosophie pratique.

Sans égards pour les dogmes de la radicalité ou de l’anarchisme, et ceux qui les incarnent, il dialogue vivement avec les admirateurs de Noam Chomsky et les « casseurs » de Poitiers, ridiculise gentiment le père d’un anonyme célèbre (J. Coupat), et critique le goût déplorable des Femen pour la publicité, le mannequinat et les normes dominantes de la beauté. C’est néanmoins aux baudruches post-modernes qu’il réserve ses traits les plus acérés (Michel Onfray), ce qui nous vaut de belles pages polémiques, qui rappellent que de tout temps la critique et la satire servent le plaisir de la lecture.

L’on peut, et l’on doit, estime Guillon, être capable d’analyser aussi bien le nouveau dispositif international de « guerre mondiale dans un seul pays », justifié par la lutte « antiterroriste » (voir La Terrorisation démocratique, Libertalia, 2009), les normes corporelles imposées aux femmes et le danger de judiciarisation des conflits dans les relations affectives.

Claude Guillon est sans doute le seul, sous nos latitudes, à accorder une importance aussi grande à ce qu’il appelle le « corps critique », qu’il s’agisse de récuser le mythe masculin des « besoins sexuels » (qui justifient la prostitution), de défendre la perspective d’une utopie amoureuse ou de construire une « théorie du genre », qui semble effrayer tout le monde.

Comment peut-on être anarchiste ? D’abord en mettant à la disposition de toutes et tous une pensée – et une écriture ! – mordante, optimiste et jouissive.

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