Les réformes de la IIIe République provoquent la séparation du savant et du politique, créant un « vide » dans l’espace public que les « intellectuels » vont chercher à occuper. Le terme s’impose au moment de l’affaire Dreyfus pour désigner l’ensemble hétéroclite des universitaires, politiques et journalistes qui défendent une définition progressiste de la République. Ils énoncent ainsi la fonction qui restera celle de l’intellectuel tout au long du XXe siècle : dire la vérité au pouvoir au nom des opprimés, mais sans avoir été mandatés par quiconque pour le faire.