Une carie sur la canine gauche, un rendez-vous avec un oncologue ou le nombre de nos pas quotidiens... Chaque jour, nous semons des informations très intimes sur notre santé. Stockées dans nos montres Fitbit, sur notre carte Vitale, sur Doctolib ou sur les serveurs des hôpitaux, elles sont loin d’être en sécurité. Les structures de santé sont devenues des cibles ordinaires de cyberattaques. En Grande-Bretagne, Amazon a accès au système national de santé. En France, Microsoft a la main sur nos dossiers médicaux. Et Google a signé un partenariat avec plusieurs milliers d’hôpitaux américains.
Si ces données sont devenues un nouvel Eldorado économique, c’est parce que la médecine est aujourd’hui numérique et que les algorithmes sont devenus un outil indispensable à la recherche scientifique. Un outil qu’il faut sans cesse alimenter.
Alors, sommes-nous en train de signer un pacte avec le diable ? En quelques années, la santé a réussi à sortir à pas de loup du domaine de la vie privée. Le secret médical semble plus menacé que jamais. Reste à savoir s’il peut encore être sauvé ou si nos données de santé, comme tant d’autres informations ayant trait à notre vie privée, sont condamnées à nous échapper.