Né de l’association d’une disquaire punk énervée, Virginie Despentes, d’une étudiante bohème, Cara Zina, d’un guitariste anarchiste, Gilles, d’un graffeur agité, Hashan, et d’un passionné de P-funk, MC, Straight Royeur est un groupe de punk rap féministe qui a sévi de 1989 à 1992 en France et alentour.
C’est la rencontre improbable de deux filles déterminées à faire entendre leur voix et de lascars à la rage contenue. C’est le punk rock qui se réinvente au contact du hip-hop.
Premier laboratoire créatif de l’écrivaine Virginie Despentes, Straight Royeur laisse des textes pétris de révolte et des images jamais publiées. Fear of a Female Planet retrace, à travers le témoignage de ses membres, l’histoire de ce groupe et son apport inédit au paysage musical français.
Par Cara Zina, autrice d’Heureux les simples d’esprit et de Handi Gang (Libertalia), et Karim Hammou, sociologue au CNRS et auteur d’Une histoire du rap en France (La Découverte).
« Rapper des textes engagés sur une guitare saturée, c’est la mission qu’on s’était donnée, Virginie et moi, fin 1989. On tâtonnait, quand le premier café hip-hop de France, le Cool K, a ouvert. L’activisme musical de Public Enemy nourrissait l’envie de renouveler notre pratique féministe. À explorer leurs références, l’analogie entre racisme et sexisme devenait évidente. »