Chaque année, les amateurs d’art contemporain se retrouvent à Miami à l’occasion de la plus prestigieuse foire au monde, Art Basel. Cette ville connaît alors une « débauche d’art, d’argent et de célébrités » au nez et à la barbe d’une population parmi les plus pauvres des États-Unis.
Erick Lyle, dans un reportage au vitriol, décrit l’envers d’une ville lors de ce déballage obscène du marché de l’art contemporain. Son enquête, aux accents gonzo, démontre surtout qu’Art Basel n’est qu’un prétexte à la spéculation immobilière et accélère le processus de gentrification. Cette nouvelle colonisation urbaine n’est pas sans rappeler que la conquête des quartiers populaires s’appuie sur la complicité des artistes qui, quoi qu’il arrive, transforment la réalité en une vaste « performance ».