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Jean-Pierre Levaray : Putain d’usine

Putain d’usine

suivi de Après la catastrophe et de Plan social
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Ouvrier dans l’agglomération rouennaise, Jean-Pierre Levaray ne fait pas secret de son travail d’au-teur cherchant à s’évader du monde qu’il décrit : celui de l’exploitation quotidienne du travail posté dans une usine de produits chimiques. Cette réalité qui forge la lutte des classes et la reproduit sans cesse.

Année 2002.

Quelques mois avant l’ouverture de la librairie Quilombo paraissait Putain d’usine. Coïncidence qui tombait à point car dès nos débuts, nous voulions mettre en avant la question sociale et donner une place dans nos rayons au grand perdant de l’histoire : la classe ouvrière. Oubliée depuis les années 1980 qui ont vu s’effondrer le Parti communiste et triompher une gauche « morale », convertie à l’économie de marché et à la mondialisation, plus intéressée par les questions sociétales et par ceux qui constituaient désormais le cœur de son électorat, la petite et moyenne bourgeoisie cultivée, que par les prolos, ces rebuts d’une société industrielle que l’on voulait enterrer au plus vite, à l’heure où tout allait, soi-disant, se dématérialiser. C’est donc avec grand plaisir que nous avons reçu Jean-Pierre
Levaray lors de l’un de nos tout premiers débats. Il nous a raconté, comme il l’a fait dans son livre, « le quotidien d’une classe ouvrière qui, loin d’être allée au paradis, se morfond dans un purgatoire oublié. Englués dans la grisaille, confrontés au mépris et à la morgue des décideurs et gestionnaires,
les prisonniers du boulot oscillent entre les tentations de la révolte et les affres de la résignation… ». Écrit la rage au cœur, avec une rare lucidité, dans un style direct, immédiat, sans fioriture, ce témoignage a sonné juste. D’autant qu’un an avant sa parution, AZF, une usine similaire à celle dans laquelle travaille l’auteur avait explosé et dévasté Toulouse. Bien que publié par un éditeur très engagé, le livre a connu un succès au-delà des cercles militants. Il a participé au renouveau de la publication de récits d’ouvriers, d’intérimaires, de travailleurs précaires, de tous ceux dont la société étouffe la voix mais que des éditeurs courageux et des librairies comme la nôtre
essaient de faire entendre. Après ce coup d’essai réussi, Jean-Pierre Levaray a continué à écrire, nous avons soutenu ses livres suivants tout comme la BD de Efix et le film documentaire de Rémy Ricordeau adaptés de Putain d’usine.