Le 17 septembre, en fin d’après-midi, dans le Nord, près de la frontière, la Guardia Civil a capturé des camarades.
Nous n’en savons que ce qu’en ont dit la presse et quelques contacts. La fusillade n’aurait pas fait de morts. Deux auraient été pris. Depuis, nous prévoyons le pire. Près de l’aérateur, nos trois musettes sont alignées en rang d’oignons. Quelques munitions, des chargeurs de rechange, une ou deux liasses de billets de mille pesetas, des papiers, un paquet de cartes d’identité comme un jeu de tarot, un couteau, une boussole et les cartes d’état-major Alpina.
Si nécessaire, nous partirons à pied par le maquis jusqu’au camp de base le plus proche. En cavalant, nous l’atteindrons dans la journée. Sur les chemins entre Barcelone et la Cerdagne, nous avons installé des caches avec des sacs de couchage plus la nourriture indispensable à quatre ou cinq jours de marche. Après les années d’insouciance à Toulouse, voici celles de la formation sous la dictature de Franco.
Ici, la dernière journée en Espagne pour échapper à la souricière montée par la Guardia Civil.
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