En 1792-1793, ceux qu’on appelait les Enragés, la frange la plus radicale de la Révolution française, entendaient poursuivre la Révolution à laquelle modérés et Jacobins rêvaient de mettre un terme. À Paris et à Lyon, dans les sociétés populaires, les clubs, les émeutes, ils et elles ont laissé des brochures, des discours, des journaux, un bouillonnement d’idées et de pratiques : démocratie directe, droit de tous aux produits de base, résistance à la dictature du commerce, pleine citoyenneté des femmes, sanctions contre les spéculateurs et les « agioteurs »… Ces questions, qui restent d’une brûlante actualité, continuent de nourrir notre réflexion et notre impatience.