Ce volume est constitué de textes, réunis par Anders en 1984, portant sur l’art et la littérature. Ce sont des textes de différentes époques renvoyant tous à des écrivains et artistes représentant une certaine modernité littéraire et artistique. Cette modernité, Anders ne se contente pas de souligner les ruptures formelles qui la caractérisent. Ces œuvres ne sont pas pour lui des objets contingents. L’étude consacrée à Berlin Alexanderplatz est autant une contribution à l’anthropologie philosophique qu’une étude littéraire et contient déjà des éléments du premier tome de L’Obsolescence de l’homme ; l’étude consacrée aux paraboles de Brecht — sur lesquelles s’était déjà penché Walter Benjamin — est menée par le fabuliste auquel on doit tant de « paraboles » molussiennes. Que l’homme soit « sans monde » renvoie pour Anders à plusieurs niveaux d’approche : les « Hommes sans monde » sont d’une part les pauvres, les précaires et les chômeurs dans la société capitaliste, mais ce sont aussi tous les hommes en tant que par essence, ils sont « non fixés » et devant « à chaque époque, en chaque lieu, voire jour après jour » se donner un monde.