Livre somme, bien qu’unanimement considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature du XIXe, Jours d’exil fait partie des grandes lacunes éditoriales depuis près d’un siècle. Cette œuvre au style inouï est celle d’un vibrant héritier des lumières, d’un républicain intransigeant et d’un visionnaire.
Après des études à Tonnerre (Yonne), Ernest Coeurderoy va faire sa médecine à Paris (1842-1845) et devient interne des hôpitaux de Paris en 1845. Il entre dans la vie politique en 1848, professant après les journées de juin des « opinions révolutionnaires socialistes intransigeantes ». Après la manifestation du 13 juin 1849, il doit s’enfuir en Suisse et est condamné par contumace par la Haute Cour de Versailles à la déportation. Expulsé de Suisse en 1851, puis de Belgique, il décrira plus tard cette expérience dans Jours d’exil.