Fontan Crusoé, un homme du commun, monte à Paris y chercher la gloire littéraire au moment ou Napoléon III fait son coup d’État, en décembre 1852. Ce sera le temps pour Fontan de plier peu à peu et de s’enfoncer dans la misère au creux de Paris, puis d’être refoulé dans ses périféries. Le récit de son naufrage nous est rapporté sans fioritures par Vallès.
Fontan n’incrimine personne, ne se révolte pas, ne s’indigne pas. Il est d’une droiture sans apprêt, simplement, il n’en déroge jamais – et ne s’en attribue aucun mérite.
Petit chef-d’oeuvre bouleversant de justesse, aux dimensions politiques, sociales, philosophiques et littéraires vertigineuses (tel le Bartelby de Melville), Fontan Crusoé pulvérise l’obscénité et la morgue des régnants, ceux d’autrefois comme ceux d’aujourd’hui.
On peut y trouver de quoi tremper son caractère pour les jours sombres qui se préparent.