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Hakan Günday : Encore

Encore

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« Les clandestins montaient dans la caisse du camion et, après un voyage de deux cents kilomètres, ils montaient à bord des bateaux et se perdaient dans la nuit... » Gazâ vit sur les bords de la mer Egée. Il a 9 ans quand, à peine sorti de l’école, il devient passeur de clandestins. Il travaille avec son père Ahad, ainsi que les frères Harmin et Dordor, commandants des bateaux qui emmènent les migrants en Grèce.
Pendant des années, Gazâ et Ahad entreposent dans un dépôt cette marchandise humaine, ces individus qui viennent de parcourir plusieurs milliers de kilomètres. Jusqu’au jour où Gazâ cause la mort d’un jeune Afghan du nom de Cuma, le seul être humain qui ait fait preuve d’un peu d’humanité envers lui. Dès lors, dans ce monde violent et désabusé, Gâza ne cesse de penser à Cuma et conserve précieusement la grenouille en papier qu’il lui avait donnée - ce qui n’empêche pas Gazâ de transformer le dépôt en terrain d’observation des dynamiques de domination et de devenir le tortionnaire des clandestins qui ont le malheur de tomber entre ses mains.
Cependant, un soir, tout bascule et c’est désormais à lui de trouver comment survivre... Après Ziyan (Prix France-Turquie 2014), l’enfant terrible de la nouvelle génération des écrivains turcs, Hakan Günday, revient avec ce grand roman coup de poing à l’écriture puissante, l’histoire d’un enfant monstre né au coeur d’un réseau de trafic de clandestins. Avec Encore, on retrouve l’immense talent de conteur, le regard sans concession sur le monde contemporain et l’insolence de ton qu’Hakan Günday a révélés dans D’un extrême l’autre (Prix du meilleur roman de l’année 2011, Turquie).
« La différence entre l’Orient et l’Occident, c’est la Turquie. Nous, c’était là que nous vivions. Cela voulait-il dire que notre pays est un vieux pont entre l’Orient aux pieds nus et l’Occident bien chaussé, sur lequel passe tout ce qui est illégal ? Tout cela me chiffonnait. Et en particulier ces gens que l’on appelle les clandestins... Nous faisions tout notre possible pour qu’ils ne nous restent pas en travers du gosier.
Nous avalions notre salive et nous expédions tout le contingent là où il voulait aller... Commerce d’une frontière à l’autre... D’un mur à l’autre... » - Hakan Günday