En France, la manifestation du 6 février 1934, a l’initiative notamment de l’extrême droite, fut ressentie par les contemporains comme une menace fasciste, prélude à un sort analogue aux situations de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie. La contre-manifestation antifasciste du 12 février 1934 augure alors d’une dynamique unitaire des gauches, dont la victoire du Front populaire constitue l’aboutissement.
Revenir sur ce moment antifasciste, en donnant la parole aux acteurs comme aux historiens, constitue le propos de ce court essai. Il ne s’agit pas ici de proposer une nouvelle interprétation du Front populaire, mais de s’attacher à l’antifascisme et ses virtualités en France au mitan des années Trente pour retrouver la bigarrure des engagements antifascistes, ainsi que leurs promesses démocratiques et révolutionnaires.