Refaire la société dans une perspective écologique. Voilà bien l’urgence. Mais de quelle perspective parlons-nous ? Que l’on prône un contrôle impitoyable sur la nature – la vision scientiste – ou que l’on se soumette humblement à ses lois - la vision mystique – nous continuons à penser la relation Homme/Nature uniquement en termes de domination et d’assujettissement. Et pendant que nous débattons entre écologistes, la dégradation de l’environnement se poursuit à un rythme effréné, modifiant de façon irréversible l’équilibre écologique.
Dans Une société à refaire, Murray Bookchin défend l’idée que la domination de l’humain par l’humain, à l’origine des hiérarchisations sociales, a non seulement permis l’émergence d’un système aussi inégalitaire que le capitalisme, mais a également soumis la nature à ses impératifs d’expansion. Car une économie fondée sur la croissance et la concurrence ne peut que dévorer le monde. D’un autre côté, réduire l’être humain à une espèce animale parmi d’autres, c’est oublier qu’il est avant tout un être social et que cela détermine ses relations au monde naturel.
En s’inspirant des idéaux de liberté, l’auteur propose des pistes de travail et de réflexion pour réaliser l’égalité, fondement pratique et éthique de l’écologie sociale. Il réaffirme que seule une critique sociale radicale, enracinée dans une pensée écologique vigilante, peut nous permettre de « refaire » la société et de mettre un frein à la destruction environnementale.
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