L’ouvrage ambitieux de Jean Sellier traite de la langue en tant que fait social, concourant à l’histoire générale de ceux qui la parlent. Cette histoire des langues se passe en trois temps. Dans un premier temps, l’écriture n’existe pas. Dans un deuxième temps, elle n’est utilisée que par des élites. Enfin, l’écriture s’impose quasiment partout.
Mais au fil du temps, la capacité de survie des langues dépend de leur poids politique, et les langues minoritaires reculent ; l’inégalité entre les langues est un phénomène universel. Les langues s’organisent aujourd’hui en une hiérarchie ; et les langues du pouvoir ne sont pas nombreuses, 65 environ. Qu’en est-il des quelques six mille autres langues en usage ?
Composé de modules, l’ouvrage ménage divers itinéraires. Le lecteur y entre par un sujet qui l’intéresse, puis établit son parcours au gré de ses curiosités. Un voyage au fil du temps et de l’espace qui invite, sans négliger les classiques (l’hébreu, le grec, le latin, le sanskrit, etc.), à partir à la découverte des sogdien, bactrien, maya et quechua, javanais, tagalog, et autres pidgins mélanésiens, etc.