Pendant plusieurs semaines, des femmes, « des héroïnes », lui ont confié leur vie et leurs mots. Perrine Le Querrec a rencontré dans un centre social des femmes qui ont parlé des violences conjugales. L’autrice a restitué leurs récits sous forme de poèmes à la première personne du singulier. Ils restituent la violence quotidienne, ils brisent le silence et l’indifférence, ils parlent de coups, d’insultes, d’excuses des hommes, de culpabilité, de peur, de résignation, de courage, de fuite. « Mot après mot, elles se sont redressées », nous dit Perrine Le Querrec.
Et je vais mal répondre, et ça va recommencer
Et je vais me taire, et ça va se calmer
Et je vais partir, et ça va être terrible
Et je vais retomber, et ça va me blesser
Et je vais mourir, et ça va se terminer
Et je vais rester, et ça va durer
Et je vais tout dire, et ça va pas aller
Et je vais, et ça va
Et je vais dénoncer, et ça va s’arranger
Et je vais désobéir, et ça va me sauver
Et je vais oser, et ça va tout changer
Et je vais vivre et je vais, et ça va