Foisonnant et provocateur, cet ouvrage présente des traductions en arabe de grands poètes francophones, d’auteurs surréalistes et situationnistes, des tracts et proclamations sur la situation au Moyen Orient et les poèmes et diverses expérimentations stylistiques des membres du collectif.
Le Désir libertaire n’est autre que « la revue du surréalisme interdit chez les Arabes ». Ainsi peut-on lire dans le Manifeste de 1975 : « Nous crachons sur la patrie arabe jusqu’à la noyer dans la fumée de la mort non seulement parce que nous combattons l’idée de patrie, mais aussi parce que l’affirmation d’une patrie est une insulte à l’universalité de l’homme ». La « fin de l’ère islamique » annoncée sur une couverture du Désir libertaire fait écho à la « fin de l’ère chrétienne » annoncée en couverture du troisième numéro de La Révolution surréaliste, le 15 avril 1925. L’anticléricalisme surréaliste, son antipatriotisme, se déplacent vers l’orient arabe, à partir d’un groupe qui, pour la première fois, revendique un « surréalisme arabe », sans pouvoir être considéré comme des marginaux parce qu’ils sont chrétiens ou minoritaires dans leur nation.