La première biographie en français d’Abbie Hoffman, l’une des figures essentielles de la contreculture aux États-Unis dans les années 1960 & 70, par l’un des membres des Yippies.
Jonah Raskin, déjà parti à la recherche de B. Traven, le mystérieux auteur prolétarien, a un avantage concernant Hoffman : il l’a bien connu comme fondateur des Yippies, avec Jerry Rubin, mouvement iconoclaste des sixties de la contreculture, utilisant la performance comme acte politique (laché de billets à Wall Street ; tentative de lévitation du Pentagone grâce à l’énergie psychique en pleine guerre du Viêt-nam ; manifestations lors de l’investiture démocrate de Chicago en 1968...).
Abbie Hoffman sera l’un des Huit de Chicago, accusés de conspiration et d’incitation à la révolte. Ils recevront le soutien d’Allen Ginsberg, de Pete Seeger ou de Jesse Jackson. Le procès deviendra une tribune pour le sens du spectacle et de la provocation d’Abbie Hoffman.
Lors du festival de Woodstock en 1969, Hoffman eut moins de succès quand il monta sur scène, pendant le concert des Who, pour dénoncer l’incarcération de John Sinclair des White Panthers : il en fut chassé par les moulinets de guitare de Pete Townshend.
Plus tard, Hoffman tombera pour trafic de cocaïne et passera plus de 7 années dans la clandestinité (recevant, entre autres, l’aide de l’auteur de ce livre). Sous un nom d’emprunt, il militera pour la sauvegarde du fleuve Saint-Laurent, avant de se rendre aux autorités en 1981. D’un état psychique instable, il sera retrouvé mort chez lui d’un abus de phénobarbital en 1989.
Dans cette enquête sur un homme et son époque, Jonah Raskin s’approche au plus près de celui qui prônait une autre manière de faire la révolution, « ce révolutionnaire déjanté » décrit par Norman Mailer.