Une liste de vingt-huit titres de chapitres : des histoires d’amour, de cul, de fesses plutôt. Du désir brut. Table des matières (la peau, la chair), table des manières (ici, maintenant, et vite), vingt-huit manières, ni bonnes ni mauvaises, d’assouvir son désir ou d’accueillir celui de l’autre, innocemment, sans tabou.
La vie, la ville, c’est une affaire de point, de sextant, de croisement longitude-lassitude entre des brassées de corps délirants, des pelotes de désirs instantanés qui se coagulent et se défont dans un instant plus ou moins long. Ce petit carrousel des désirs, c’est ce que s’applique à photographier Anna Rozen. Elle semble s’être assise là, devant nous, encore nimbée de stupeur, tiède et sidérée, pour tenter de recoller les mots, de traduire en préservant tension et onde de choc quelques expériences charnelles et désirantes. Et toujours, se faufilant dans le texte, le"il"magique et maniaque, qu’on prend en écharpe, qui vous assaille, vous sollicite et qui prend sa part dans ces incantations… Des textes voués à ces planches grinçantes que sont les corps en marche, pour lutter contre le flou à coups de mots.