Les révolutions de nos pères furent politiques, superficielles ; la Révolution sociale reste à faire. Les formes du Pouvoir se sont démocratisées : la couronne d’un roi pourpré, maître absolu du peuple et de son trésor, a fait place au pouvoir de quelques centaines de roitelets en redingote, valets des rois tout-puissants du capital, qui dominent tout avec l’argent. Le pouvoir existe toujours. Sa destruction sera l’œuvre de la socialisation des richesses communes que nous accomplirons.
En 1998, Régis Debray, che-guévariste vieillissant expliquait la République à sa fifille chérie. Cent ans plus tôt, un honnête bijoutier parisien d’origine catalane et vrai révolutionnaire anarchiste révélait la lutte des classes à ses compagnons illégalistes. La sulfureuse brochure n’avait jamais été rééditée. A vrai dire, nous ne sommes même pas sûrs qu’elle ait été diffusée à l’époque. Et pour cause. Lueurs économiques ? En changeant le titre de son ouvrage au dernier moment, Jacques Sautarel, futur membre des Travailleurs de la Nuit, cette fameuse bande de voleurs organisée par l’honnête cambrioleur Alexandre Jacob au début du siècle dernier, radicalisait son engagement en proposant un épatant constat social, économique, historique et politique. Il fournissait aussi une base théorique sur le droit naturel à l’existence à ses amis du club de la pince monseigneur. Un livre, joliment illustré en couverture par Thierry Guitard et accompagné d’annexes et d’un volume critique conséquent ; une lecture saine et salutaire ; une démonstration théorique brillante qui n’a pas pris une ride … ou si peu en ces temps jupitériens, car si Dame Clio ne fait pas se répéter l’histoire, elle la fait souvent bredouiller.