Publié en 1926 aux éditions de L’Insurgé (rééd. Égrégores, 2005), ce livre est le témoignage, terrible, d’un anarchiste juif russe, condamné en 1907 à 15 ans de travaux forcés pour avoir tiré sur la soldatesque chargeant les manifestants parisiens le 1er mai de cette année.
Dix-huit ans de bagne, c’est dix-huit ans d’enfer, c’est dix-huit ans de souffrance et de mort. C’est le cri de révolte et de lutte contre un système éliminatoire par un écorché vif que commente brillamment en préface l’historienne Claire Auzias. Les souvenirs de voyages du docteur Léon Collin (1880–1970) viennent confirmer en postface le récit poignant et édifiant que nous livre le bagnard matriculé 37051.
C’est un document, fort et vrai, sur une histoire sombre, sur une de ces pages oubliées du passé carcéral et colonial de l’Hexagone que d’aucuns auraient aimé voir positif.