La France renoue en 2018 avec le Grand-Prix de France de F1 après 10 ans d’absence. Les sports mécaniques présentent une situation paradoxale : caricature de l’idéologie sportive et de ses méfaits comme le rappelait Albert Jacquard, il n’existe pourtant aucun ouvrage critique ni en France ni à l’étranger. La difficulté vient déjà de ce que tout l’imaginaire des sports mécaniques se développe dès le milieu du XIXe siècle autour de la bicyclette : mêmes acteurs, même industrie, mêmes valeurs avec le culte de la technique et de la vitesse, avec la fusion de l’homme et de la machine, avec une fusion industrie et médias.
Le sport mécanique fut beaucoup plus aristocratique que populaire. Le sport mécanique a la passion de l’inégalité et la haine de la démocratie. Le sport mécanique a la passion de la pollution sonore et de la pollution de l’air. La Formule 1 est depuis toujours un sport de riches payé par les pauvres. Le Dakar et autres rallyes sont la continuation du colonialisme avec d’autres moyens. Si le stock-cars et le rallye font la promotion du capitalisme sauvage, la F1 est le parangon de l’hypercapitalisme.
La Formule E est l’extension du domaine du sport mécanique. Le baron de Coubertin refusait que l’on fasse des sports mécaniques une épreuve olympique car il se disait convaincu qu’ils étaient une telle provocation avec leur exhibition de richesse obscène et du culte de la puissance qu’ils causeraient des révolutions. Face aux dirigeants de la F1 qui clament leur amour des dictateurs, soyons démocrates, interdisons les sports mécaniques véritables armes de destruction massive.