Les classes populaires européennes ont été touchées de plein fouet par la crise : l’expérience du chômage et de la précarité fait partie de leur quotidien et constitue un marqueur qui les distingue des autres classes. Un autre trait récurrent est la pénibilité physique au travail, qui touche davantage les actifs peu ou pas qualifiés dans la quasi-totalité des pays européens. Pourtant, ces inégalités dans le monde du travail n’ont guère été prises en charge politiquement : la délégitimation du monde ouvrier s’est accompagnée d’une occultation de la déstabilisation des classes populaires.
Alors que la crise économique et les politiques néolibérales incitent les peuples des pays européens à se replier sur leurs frontières, cet ouvrage pose la question de ce qui rapproche ou distingue celles et ceux qui travaillent sur le vieux continent. A partir de données statistiques et d’enquêtes inédites, il prend le parti de penser l’Europe en termes de classes sociales, rendant visibles les rapports de domination.
Une étape nécessaire pour explorer les conditions de possibilité d’un mouvement social européen.