En pleine épidémie de sida, des prostituées interpellent les pouvoirs publics sur leur santé et les conditions d’exercice de leur métier. Leur action, contemporaine de la création d’Act Up-Paris, conduira à la création du Bus des femmes en 1990. Un document historique rarissime qui témoigne de l’histoire des mobilisations citoyennes, un exemple unique de class action chez les prostituées.
Cette parole est rare. Fragile, elle fait surgir une réalité diverse et incarnée, violente et ordinaire : bataille du préservatif, peurs et rivalités, mais aussi dignité et revendication de droits et d’un statut social. Car les lettres recèlent aussi la force de l’écrit. C’est un exemple remarquable d’empowerment dans l’histoire des femmes, la naissance d’une conscience collective à l’issue heureuse : la création du Bus des femmes, première association de santé communautaire de prostituées, dirigée par des prostituées.
Bien loin des fantasmes et des débats campés dans l’arbitraire, cet épisode méconnu témoigne de l’histoire des mobilisations citoyennes. Un document extraordinaire présenté et commenté par des actrices de l’aventure : la sociologue Anne Coppel qui se mit au service de cette recherche-action, Lydia Braggiotti qui en fut la cheffe de projet et Malika Amaouche, héritière avec Act Up de ce combat.