Né en 1885 en Galicie autrichienne, assassiné en déportation en 1939, Karl Radek fut l’enfant terrible de l’Internationale socialiste, un critique affuté de l’opportunisme social-démocrate, puis une éminente figure de l’Internationale communiste, avant de devenir le conseiller personnel de Staline en politique étrangère et de disparaître finalement de la scène politique après une prestation ambiguë d’accusé-accusateur au deuxième Procès de Moscou en 1937. La trajectoire de cet internationaliste, de ce virtuose de la presse à l’humour et au cynisme légendaires, de ce paria apatride devenu vice-commissaire du peuple, incarne, au-delà de son itinéraire personnel, le naufrage soviétique.