Alors que la compréhension dominante de la crise de l’économie mondiale tourne autour de l’identification de causes de surface, il nous est apparu indispensable de problématiser cette crise et d’insister sur le fait qu’elle n’est pas seulement de surface mais structurelle, pas seulement cyclique, mais finale : non dans le sens d’un écroulement instantané, mais comme fin à petit feu d’un système pluriséculaire. Ce n’est pas la prophétie d’un événement futur, mais le constat d’un processus permanent qui est devenu visible au début des années 1970 et dont les racines remontent à l’origine même du capitalisme et de son fonctionnement. Car si l’on veut penser le caractère de structure de cette crise, la compréhension de celle-ci doit être effectuée à partir de son noyau, au niveau même du rapport social fondamental qui structure la société capitaliste-patriarcale dans son ensemble : une crise de la valeur-dissociation.
Table des matières :
Editorial du collectif Jaggernaut
Interview de Roswitha Scholz par Clara Navarro Ruiz
Valeur-dissociation, sexe et crise du capitalisme
Nuno Machado
La « première version » de la théorie de la crise chez Marx. La chute de la masse de la survaleur et la limite interne absolue du capital
Claus Peter Ortlieb
Une contradiction entre matière et forme. Du rôle de la production de survaleur relative dans la dynamique de la crise finale
Daniel Cunha
La nature dans la « contradiction en procès ». Une contribution au débat sur la théorie de la crise
Robert Kurz
Rupture ontologique. Pour une autre histoire mondiale
Felipe Catalani
La décision fasciste et le mythe de la régression : le Brésil à la lumière du monde et vice-versa
Anselm Jappe
Jean-Marie Vincent, précurseur de la critique de la valeur ?
Benoît Bohy-Bunel
Contre Lordon. Anticapitalisme tronqué et spinozisme dans l’œuvre de Frédéric Lordon