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Paco-Ignacio Taibo II : Irapuato, mon amour

Irapuato, mon amour

et autres histoires vécues dans des usines
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Les anecdotes, les souvenirs personnels, sont la matière première des mythes dont la littérature taibienne se veut le vecteur. « Les mythes ne se souviennent pas toujours de la meilleure partie des histoires, souvent ils n’en gardent que la plus sotte ou la plus niaise » (Ces foutus tropiques).

(…) S’il s’agit de sauvegarder le souvenir du mouvement [ouvrier] et de ses protagonistes anonymes contre l’oubli institutionnel, il est aussi question d’en bâtir l’épopée.

La fois où le patron et le charro (syndicaliste jaune) furent écrasés aux dominos par deux leaders syndicaux, celle où les soudeurs de Tula en grève résistèrent en mangeant les cactus des alentours, la double destruction de la voiture du patron par un monte-charge… Une épopée ouvrière qui, comme toujours chez Taibo II, s’inscrit dans la longue lutte des oppressés contre les oppresseurs, et construit grâce à la littérature, au fur et à mesure, ses propres références, sa mythologie, ses exploits et ses héros : cette doña Eustolia qui brandissait son couteau de cuisine comme une épée vengeresse, Carlos Vargas et El Gallo qui deviendront les acolytes d’Hector Belascoarán et surtout, l’Araignée, ce super-héros populaire, ce défenseur de l’ouvrier, ce vengeur social insaisissable qui tisse sa toile de mots d’usine en usine pour devenir le héros collectif, solidaire plus que solitaire, le porte-étendard (rouge) d’une lutte sociale oubliée qui prend, par le biais de la littérature, des allures de légendes.

Et toujours, Taibo II : « Démythifier n’est pas le plus important ; il faut savoir remythifier »