Personnage mythique, héros de cinéma, de bandes dessinées et de chansons, Pancho Villa est au cœur de nombreux récits légendaires qu’il a parfois lui-même racontés ou suscités, et qui sont si variés qu’il semble impossible de les démêler.
Confronté au manque de fiabilité des témoignages et des sources, Paco Ignacio Taibo s’efforce donc de "tendre l’oreille au cœur de cette rumeur immense et interminable ", avec " l’impression d’y être arrivé, mais pas toujours ". Il en découle pour lui la seule approche possible, celle de la biographie narrativa. Revendiquant sa fascination, il sait qu’il devra aussi être romancier pour cerner au plus juste son personnage, celui qui est devenu l’emblème d’une révolution et l’inspirateur de beaucoup d’autres.
" Ceux qui aimeraient que le passé fonctionne comme une Bible, un guide routier, une leçon transparente, un manuel permettant de corriger le présent se trompent de livre ", prévient Taibo. " Le passé est cette histoire chaotique qu’on lit de façon conflictuelle dans le présent... Partons du postulat que Pancho Villa ne mérite pas une version édulcorée de lui-même, pas plus que ne la mérite l’auteur de ces lignes, pas plus que ne la méritent évidemment les lecteurs.