La phrase a vu le jour en Bolivie et s’est propagée en Argentine. « Aucune femme ne naît pour être pute », c’est le slogan de la banderole brandie par María Galindo et Sonia Sánchez, lors de manifestations et de débats. Ces deux figures du féminisme latino-américain analysent, du point de vue de la pute, l’ensemble des processus politiques, idéologiques et philosophiques qui chassent les prostituées de la vie publique.
Les autrices dénoncent tous les profiteurs de ce système : les prostitueurs (l’État, le patriarcat) et les parasites (syndicats, églises et ONG). En définissant la rue comme un territoire politique, elles proposent de nouvelles manières de tisser des liens, afin que les femmes s’organisent et se rebellent.