Depuis des temps immémoriaux, la puissance du sexe et de la sexualité est reconnue.
Mais la culture contemporaine la porte aux nues. Le " sexy " est une donne caractéristique de la civilisation moderne : la " sexyvilisation " triomphe. Son règne ? Celui d’une sexualité bavarde et mercantile, qui se fabrique, s’échange, se vend, s’achète, s’affiche. Le sexe omniprésent ainsi exhibé et exalté s’offre comme l’expression d’une " libération des moeurs ". Rien n’est moins sûr : " sexe jacté, sexe éjecté ", affirme Roger Dadoun.
Le sexe parlant sexy, c’est une manière perverse de réduire l’Eros au silence. Réduire la sexualité à des exercices " ludiques " et technico-commerciaux mettant plein cap sur la jouissance, est-ce véritablement s’opposer aux intégrismes et puritanismes praticiens d’une fureur anti-sexe galopante qui mutile les corps et les âmes, lapide les " femmes infidèles " ? En proposant ces " Figures sexuelles du temps présent ", les auteurs et auteures, philosophe, psychanalyste, sociologue, historien, critiques d’art, de cinéma, de littérature..., abordent par des biais singuliers : érotisme et pornographie, agressive libido du sport, mode, sexe cinématographique (Fellini, Woody Allen, Almodovar), genres sexuels, télésexysme, féminisme, composant une saisissante cartographie de " l’ensorceleuse et harcelante machinerie sexy ".