Avec l’Allemand Georg Gerster et le Français Yann Arthus-Bertrand, Alex MacLean est l’autre figure mondiale de la photographie aérienne à valeur scientifique et démonstrative. Urbaniste et architecte de formation, MacLean travaille presque exclusivement sur la description du paysage nord-américain, qu’il « laboure » seul, année après année, du haut de son avion, pour en montrer de façon critique les évolutions et les atteintes quelquefois fatales.
Dans la lignée des géographes-humanistes du début du XXe siècle, il décrypte et donne à voir les conséquences d’un mode de vie non raisonné – le fameux American Way of Life – sur notre environnement.
Son travail, d’abord axé sur les États-Unis, a bien sûr une réelle valeur métaphorique sur l’avenir environnemental de nos pays européens, tant on connaît la puissance exportatrice, à la fois culturelle et sociale, des États-Unis. La critique que MacLean donne de « son » territoire est dès lors loin de nous être étrangère, alors que les pratiques que montre ce livre – dont quelques-unes peuvent nous faire justement sourire ou pleurer – sont en pleine expansion chez nous.
Que l’on regarde l’urbanisation à l’échelle des subprimes américains autour du complexe Walt Disney à Marne-la-Vallée ; que l’on regarde plus au sud en Aquitaine l’implantation des premières « gatted communities », ces cités fermées réservées à des classes sociales uniques ; que l’on regarde l’usage généralisé de l’agriculture extensive ou l’urbanisation sauvages des rivages côtiers, et plus généralement les atteintes globales portées aux paysages.