Publiés en 1703, les Mémoires de l’Amérique septentrionale de Lahontan s’inscrivent dans la tradition de l’histoire morale et naturelle, genre qui veut représenter la géographie, l’histoire, la flore et la faune en même temps que les moeurs et coutumes d’une large région. Ils constituent aussi une critique très vive des orthodoxies européennes de l’époque dans les domaines religieux, philosophique, ethnographique, politique et social.
Lahontan redonne vie non pas au Bon Sauvage, mais au Sauvage "éclairé", au Sauvage philosophe dont la connaissance du monde amérindien lui permet de mieux critiquer la civilisation occidentale. Longtemps oubliée, voire méprisée par la tradition historiographique et littéraire, I’oeuvre de Lahontan apparaît aujourd’hui comme un document important pour la connaissance de la Nouvelle-France et une pièce critique essentielle du début du siècle des Lumières.