Membre de la garde rapprochée de Salvador Allende, Luz Arce rejoint la résistance après le coup d’État de Pinochet. En 1974, elle est arrêtée par la police politique (la Dina), violée et sauvagement torturée pendant plusieurs mois. Brisée moralement et consciente de la menace qui pèse sur sa famille, la jeune femme livre à la police quelques-uns de ses camarades, qui sont tour à tour arrêtés ou tués.
Piégée dans la spirale de la collaboration et menacée de mort par ses anciens amis, Luz Arce devient fonctionnaire des services de renseignements militaires. Lors du retour à la démocratie, ses nombreuses dépositions auprès de tribunaux et devant la commission Vérité et Réconciliation permettent l’arrestation de plusieurs tortionnaires. À la suite de cela, Luz Arce doit fuir en Autriche afin d’échapper aux menaces des militaires déchus.
Bien plus qu’une autobiographie, L’Enfer permet de comprendre les mécanismes qui ont poussé une jeune femme à l’engagement politique puis à la résistance contre Pinochet, et enfin à la collaboration. Luz Arce y retrace l’ensemble de son parcours, depuis son enfance jusqu’au moment où elle prend la décision de publier ce livre, qui paraît en 1993 au Chili. Outre son parcours personnel, elle analyse le contexte politique de son pays et s’interroge sur la condition de femme dans un Chili très patriarcal.