Samuel Schwarzbard (1886-1938) fut toute sa vie un révolutionnaire, un écrivain et un poète.
Témoin et acteur des grands cataclysmes du début du 20e siècle, cet enfant miséreux du Yiddishland a dix-neuf ans lors de la révolution de 1905, presque trente quand il s’engage dans l’armée française sans renier son internationalisme, et quelques années de plus lorsqu’il file vers la Russie à l’aube de la révolution des soviets. Anarchiste au sein de la Garde rouge, il combat sans relâche les ennemis de la Révolution.
Parfait héritier du judaïsme prophétique le plus radical, il est convaincu qu’il faut lutter sur un double front : la révolution sociale partout où cela est possible et l’autodéfense juive. Car le mouvement révolutionnaire s’incarne d’abord, selon lui, dans le refus de la soumission et de l’humiliation. De retour en France, il entre dans l’Histoire en assassinant Simon Petlioura, responsable des massacres qui ont ensanglanté les communautés juives d’Ukraine.
Son procès, qui devient celui des pogromes, alerte l’opinion mondiale Ses écrits, traduits et rassemblés pour la première fois à partir d’archives dispersées à travers le monde, évoquent de façon saisissante, à la manière d’une épopée, la boucherie des tranchées, le souffle qui parcourut l’Ukraine libertaire, les tentatives d’y construire une société nouvelle et le destin d’un homme hors du commun.
" Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ". Tel est le leitmotiv de ces mémoires recomposées qui parlent au coeur de chaque homme libre.