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Vivien Bouhey : Les anarchistes contre la république

Les anarchistes contre la république

Contribution à l’histoire des réseaux sous la Troisième République (1880-1914)
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Les questions posées ces dernières années aux historiens et aux journalistes par le développement de mouvements terroristes dans le monde (terrorisme islamiste dont l’organisation Al Qaïda est un porte-parole ; menace que semblent faire peser en France, aujourd’hui, des groupuscules d’ultra-gauche) ont conduit Vivien Bouhey à s’intéresser, à un siècle de distance, dans un monde qui est moins familier au lecteur contemporain, à un sujet qui n’a jusqu’alors fait l’objet d’aucune étude approfondie : le fonctionnement du mouvement anarchiste en France de 1880 à 1914, un mouvement qui, au nom d’un certain idéal, sema la terreur dans l’hexagone au début des années 1890 surtout.

Jusqu’à aujourd’hui, les historiens de la Troisième République ont en effet considéré que les anarchistes français des années 1880-1914, qui refusent obstinément toute autorité et toute hiérarchie, n’ont jamais pu s’organiser, et que donc, à l’époque des attentats sanglants des Vaillant, Émile Henry, Ravachol, Caserio et autres, ce qu’on appelle " mouvement anarchiste " n’est qu’une nébuleuse de petits groupes éphémères repliés sur eux-mêmes, qui réunissent des individus ayant des affinités les uns avec les autres et entre lesquels les journaux anarchistes, seuls, permettent la communication ; en conséquence, l’action anarchiste - même terroriste - résulterait le plus souvent de l’initiative d’individus isolés, de militants convaincus, qui, la plupart du temps, agiraient de façon spontanée.

Or Vivien Bouhey a pu montrer que les anarchistes sont bien plus organisés qu’on ne l’a dit, et que - pour utiliser un langage un peu anachronique -, c’est une vraie internationale terroriste qui, en France entre autres, engage une lutte à mort contre la République à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il a pu reconstituer ces réseaux dans l’hexagone, des réseaux qui trouvent des prolongements en Espagne, en Grande-Bretagne, en Suisse, en Allemagne, et suivre au jour le jour la vie de certains groupes.

Il a également pu mettre en lumière les circuits de financement du mouvement et proposer une relecture de l’action engagée par ces " compagnons qui obéissent à un " code d’honneur " anarchiste et font trembler la République sur ses bases au moment de l’affaire Urey fus, de l’affaire Boulanger, du scandale de Panama et de l’entrée de la France dans la Première Guerre mondiale.