Fondé en septembre 1935 en Espagne, le POUM (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste) a joué un rôle important dans la guerre civile espagnole (1936-1939), principalement en Catalogne, région dans laquelle il était majoritairement implanté. Héritier des idées des penseurs marxistes (Karl Marx, Friedrich Engels, Auguste Bebel, Alexandra Kollontaï puis Lénine et Léon Trotsky), ainsi qu’en partie de l’idéologie anarchiste, il disparaît de la scène politique prématurément en juin 1937 lorsqu’il est déclaré illégal et victime d’une double persécution : franquiste et communiste.
Nous proposons ici l’étude d’un aspect peu connu du parti jusqu’à aujourd’hui : les femmes du POUM. L’analyse s’appuie sur plusieurs objets. L’action militante : sur le front mais aussi et surtout à l’arrière-garde, où on retrouve les femmes en politique (au sein du parti mais également dans leur propre Secrétariat, le SFPOUM), dans les moyens de communication (presse et radio), dans des organisations d’aide à la population civile (entre autres le Secours Rouge International) ou encore dans l’enseignement et l’aide aux enfants, beaucoup d’entre elles ayant été institutrices.
Le problème de la survie du parti en exil se pose également et présente l’évolution d’un militantisme politique vers un militantisme plus culturel. En exil, ce sont principalement les casals et centres catalans qui ont permis aux femmes de maintenir une activité militante.